achôcre

⇒ACHÔCRE, subst. masc.

Région. Maladroit, propre à rien :

• 1. Il [mon maître d'écriture] accompagnait ses réprimandes de coups de poing qu'il me donnait dans le cou, en m'appelant tête d'achôcre; voulait-il dire achore? Je ne sais pas ce que c'est qu'une tête d'achôcre, mais je la tiens pour effroyable.

F.-R. DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 1, 1848, p. 34.

• 2. Quant à la dédicace, je la retoucherai, et quoique je sois maladroit à manier la lime (un véritable achôcre, un mot sublime d'énergie dans le patois de mon pays!) j'essaierai pourtant d'en faire jouer le fil.

J. BARBEY D'AUREVILLY, Lettres à Trébutien, t. 2, 1889 (R. Laulan, cf. bbg., op. cit.).

Rem. À côté du sens ici attesté, les dict. (cf. orth.) retiennent celui, fondamental, de « homme brutal, grossier ».

Orth. — L'orth. habituelle des dict. du pat. norm. est achocre (DUM. 1849, MOISY 1885).

Étymol. ET HIST. — Dial. norm. (MOISY 1885, DUM. 1849 s.v.); orig. obsc.; une orig. scand. (skakr?) a été proposée.

BBG. — GAUTIER (J.-M.). Le style des Mémoires d'Outre-Tombe de Chateaubriand. Nouv. éd. Genève, 1964, p. 71. — LAULAN (R.). Sens et emploi du mot achocre. Mercure de France. 1958, t. 333, pp. 359-361.

Encyclopédie Universelle. 2012.